Du japonais "gei" (art) et "sha" (la personne) les geishas savent par leur culture animer une réunion ou un diner pour plusieurs invités. Elles sont apparues vers 1660 à Edo (ancien nom de Tôkyô) et sont rapidement devenues les confidentes des hommes de la haute société ou détenteurs de pouvoir. Mais en 1700 un décret visant à reglementer cette nouvelle profession obligea les geishas à habiter dans des quartiers réservés. Elles furent regroupées avec les prostituées des "quartiers de plaisir" et c'est ainsi que certaines d'entre elles décidèrent de former des écoles, une à Tôkyô et une autre à Kyôtô.
Les geishas sont des artistes entrainées à la danse, au chant, et à la conversation. Leurs prestations coutent relativement cher et seuls les personnes maitrisant la culture japonaise peuvent réellement apprécier cet art.
L'habit traditionnel des geishas est le kimono. Il est entièrement réalisé à la main et se rapproche des kimonos portés pour les mariages. Ils sont ornés de plusieurs motifs et d'une ceinture. Chaque geisha a entre une dizaine et une quinzaine de kimono ausi somptueux les uns que les autres.
Elles portent des perruqes et leur visage est recouvert d'un poudre blanche.
l'apprentissage
La maison des geisha, l 'Okiya, accueille les apprenties geisha. Cette profession s'exerçait en général de mères en filles mais on trouvait aussi beaucoup de filles pauvres, parfois vendues par leur famille, qui était assurée que leur fille recevrait ainsi une éducation correcte. Aujourd'hui la loi exige qu'elles soient allées à l'école jusqu'à 15 ans.
Dès son plus jeune âge, la petite fille quitte donc sa maison familiale pour rejoindre l'Okiya, basée selon le modèle hiérarchique familial. A sa tête une mère (Mama San) qui gère toute la maison. L'Okiya se compose des geisha qui travaillent pour rembourser les frais de leur formation (repas, cours, frais de médecine, acquisition des costumes, etc.) et des apprenties geisha, qui apprennent leur art "gratuitement" (sous condition de rembourser plus tard) en allant à l'école et par l'intermédiaire de leurs grandes soeurs geisha. La hiérarchie est basée sur l'ancienneté des filles. L'apprentissage est difficile et long. A la fin, l'apprentie est initiée aux maisons de thé, aux mécènes et aux clients. Elle devient alors une véritable geisha.
Le danna
Traditionnellement, chaque geisha avait un protecteur, un danna. Aujourd'hui, il n'y a pas assez d'hommes riches pour que chacune ait son danna. Celui-ci est généralement un homme d'affaire, un directeur de société. Il lui verse une pension mensuelle et lui paie son temps en plus lorsqu'elle participe à un banquet.
Traditionnellement, le dépucelage de la geisha était la prérogative du danna, mais dans certains cas, la maison en confiait le soin à un homme choisi pour sa délicatesse et qui payait très cher pour ce privilège, surtout si la geisha était convoitée et qu'elle excellait dans son art.
De nos jours, la geisha est plus responsable de sa vie sexuelle et elle doit attendre généralement l'âge de 20 ans pour trouver un protecteur. Ce qui ne l'empêche pas, socialement, d'être considérée comme célibataire, car tant qu'elle est dans la profession, elle n'a pas le droit de se marier.
Une geisha est essentiellement une hôtesse professionnelle entraînée aux Arts du Divertissement. Traditionnellement, même encore aujourd'hui en dépit du nombre grandissant des mariages d'amour, les divertissements et les sorties de l'homme japonais se déroulent sans son épouse et ont lieu avec ses relations de travail.
Les geisha sont en général plusieurs quand il s'agit d'un banquet. Leur rôle consiste, entres autres, à servir le saké. Elles peuvent accepter d'en boire avec les convives mais ne sont pas autorisées à partager la nourriture. Pendant la soirée, elles dansent, chantent, récitent des poèmes traditionnels ou jouent d'une sorte de luth, le shamisen, ou encore du tambour ou de la flûte. Elles ouvrent les portes, servent le thé selon la tradition. Tous leurs talents sont faits pour enchanter un banquet, une réunion, un repas et sont très utiles pour briser la glace auprès de clients réunis pour discuter d'un contrat ou d'une alliance politique par exemple.
Cependant, le prix élevé des prestations restreint cette possibilité aux sociétés ou partis influents et aux hommes riches. Les geisha n'entrent que très rarement dans la vie du japonais moyen.
ART VIVANT
La geisha doit maîtriser l'art de la toilette et de la coiffure comme celui du rituel du thé. Elle possède la science du chant et de la danse. Elle joue aussi d'instruments de musique traditionnels et connaît l'arrangement floral (ikebana), la calligraphie, la comédie, la grâce sociale, la conversation et sait donc également entretenir une conversation plaisante, nourrie de réparties intelligentes. Elle fait l'amour avec une science et un art éprouvés, selon les traditions érotiques chinoises et japonaises.
En dehors des banquets et des maisons de thés, les geisha donnent aussi des spectacles publics pour célébrer certains évènements.
Par tous ses talents, la geisha est ainsi une forme "d'art vivant".